Grand Theft Auto V fête ses 8 ans !
Il y a désormais 8 ans, un certain 17 septembre 2013, Grand Theft Auto V, le quinzième opus de la saga iconique de Rockstar Games débarquait dans tous les magasins, boutiques de jeux vidéo et autres sites de vente en ligne. L'opus de tous les superlatifs permet alors à la série GTA de passer un très grand cap tout en partageant la place avec sa déclinaison multijoueur. Alors que le jeu sortira une nouvelle fois sur PlayStation 5 et Xbox Series X|S en mars 2022, faisant de lui le seul de la franchise à sortir sur trois générations de plateformes (hors émulations et portages mobiles), retour dans notre article sur près d'une décennie de règne sur la monde vidéoludique.
ALLER PLUS LOIN
La tempête Hot Coffee de GTA San Andreas passée, le succès commercial et surtout critique revenu avec l'excellent Grand Theft Auto IV, c'est désormais avec l'esprit un peu plus léger que Rockstar se penche sur le prochain opus de sa série phare : Grand Theft Auto V. Après le retour aux sources à Liberty City, les développeurs posent leurs valises de l'autre côté des États-Unis, dans la luxuriante mais non moins factice Los Santos. Pourquoi venir ici ? Pour le temps on suppose. Ou le, hmm, on ne sait pas, ce truc, cette magie...
Le développement de GTAV commence fin 2008, avec un scénario de plus de mille pages, dans l'État de San Andreas donc, cette fois-ci amputé de San Fierro et Las Venturas, l'équipe se concentrant en particulier sur la représentation d'un Los Angeles fidèle et miniaturé, à la manière de Liberty City. Comme auparavant, les membres de Rockstar North sont de nouveau envoyés sur le terrain, tandis que tout ce qui peut permettre de s'approcher de la réalité, comme des statistiques de modèles de voitures suivant les quartiers, sont de nouveau épluchés de près. La carte, qui avait rétréci dans GTA IV par rapport à San Andreas, se veut désormais comme la plus grande jamais conçue par Rockstar.
Aidée par le travail réalisé pour Red Dead Redemption (sorti en mai 2010), une nouvelle version du moteur RAGE permet également de repousser les PS3 et Xbox 360 vieillissantes dans leurs retranchements, en particulier au niveau de la lumière, où chaque point lumineux (lampadaires, phares, etc.) doit pouvoir être visible de loin sans avoir recours à des lumières « fantômes » pour simuler le trafic routier de loin dans l'opus précédent, mais également les animations physiques et faciales des personnages, bien plus réalistes, permettant aux cinématiques de gagner en fluidité et en aspect cinématographique.
Tout ce travail fastidieux rend finalement le développement du jeu bien plus long que précédemment, pour un budget colossal de plus 130 millions de dollars (nouveau record) ; d'une manière générale, le jeu se veut désormais plus amusant, dans une métropole baignée par le soleil, comme pour répondre à certains joueurs, mais également d'anciens membres de DMA Design, quant à la noirceur de Grand Theft Auto IV et de sa ville sombre.
LA TROISIÈME OPTION
Amorcée par GTA IV et ses extensions, et déjà imaginée au moment du développement de San Andreas (où Rockstar souhaitait un personnage jouable par ville), la narration est désormais triptyque et permet au joueur d'incarner simultanément trois protagonistes. Ce nombre n'est pas choisi au hasard puisqu'il permet de mettre en place un jeu d'alliance ou d'antagonisme entre eux.
Le premier à être imaginé par la plume de Dan Houser est Michael De Santa, sorte de Tommy Vercetti à la retraite ou de Carlito Brigante en plus bougon, venu sous le soleil de San Andreas avec sa femme et ses enfants pour fuir son passé criminel, bien que la retraite et le manque d'action l'ennuient.
Franklin Clinton se présente lui comme un héritier de Carl Johnson, désireux de s'éloigner des quartiers chauds et des gangs de Los Santos. Plus effacé que ses deux compères, il symbolise pourtant l'archétype même du héros d'un GTA classique : un personnage ambitieux partant de rien avant de monter les échelons de la criminalité locale. C'est d'ailleurs à lui que sera confier le choix quant à l'issue de l'aventure.
Enfin, Trevor Philips est la caution défouloir du jeu. En effet, si le discours emplein de rédemption de Niko Bellic concernant les horreurs de la guerre devenait tout de suite incohérent lorsque les joueurs décidaient de faire un carnage dans la rue, ce nouveau personne permet de répondre aux plus bas instincts de ces derniers. Pourtant, derrière ses allures de chien fou ou de psychopathe, ce pilote recalé de l'armée et tête brûlée n'en demeure pas moins le protagoniste avec le plus de valeurs du trio, notamment sa loyauté à toute épreuve.
LE COUP DU SIÈCLE
En octobre 2011, Rockstar officialise le jeu notamment par le biais d'une première bande-annonce diffusée au début du mois suivant ; la patience des joueurs est d'ailleurs mise à rude épreuve, l'éditeur préférant donner des informations au compte-gouttes jusqu'au mois de septembre 2013, notamment après un long silence radio entre l'automne 2011 et l'été 2012 (Max Payne 3, sorti en mai 2012, devenant la priorité au niveau de la communication). Le jeu fait un véritable carton à sa sortie ; 11 millions de ventes et plus de 800 millions de dollars de recette pour le premier jour de commercialisation et 1 milliard à partir du troisième jour.
Au-delà des chiffres de ventes, GTAV reçoit une moyenne de 97/100 sur Metacritic, considéré par la presse comme étant l'un des meilleurs jeux jamais créés, et plus de 35 récompenses pour 108 nominations, dont les BAFTA des jeux vidéo.
Un an plus tard, éditeur et développeur lancent une version remastérisée sur les nouvelles PlayStation 4 et Xbox One, en plus du PC (l'année suivante), dotée de nouvelles missions annexes, véhicules, bande-son (déjà pourtant pourvue de titres célèbres), et éditeur de vidéos en plus des améliorations graphiques, sans oublier le passage en vue à la première personne, nouveau tournant dans la série ; c'est la seconde fois, avec GTA 2, qu'un opus sort à cheval sur deux générations de consoles. Le jeu est un tel mastodonte qu'il devient l'argument principal pour de nombreux joueurs désireux d'acquérir une console de nouvelle génération.
Au fil des mois, trimestres et années, le jeu n'en finit plus de progresser au niveau financier. En novembre 2018, les ventes cumulées sur ces cinq plateformes dépassaient la barre symbolique des 100 millions d'exemplaires ; en août 2021, le nombre d'unités vendus atteignait désormais 150 millions d'exemplaires (jeu le plus vendu sur PS3, PS4 et Xbox One, à ce jour), le plaçant ainsi derrière Minecraft dans la liste des jeux vidéo les plus vendus de tous les temps, se payant même le luxe de figurer encore en tête des ventes de jeux vidéo malgré les années passées. GTAV devient également le produit culturel le plus rentable de l'histoire avec plus de 6 milliards de recette.
Il ne va pourtant sans dire que le succès en parallèle de GTA Online, sa déclinaison multijoueur sortie deux semaines plus tard et nécessitant le jeu de base pour se lancer, n'est également pas étranger à ses chiffres historiques, les mises à jour proposés pour ce dernier continuant d'engranger des pics de connexion records et un afflux de nouveaux joueurs.
VIVRE OU MOURIR À LOS SANTOS
C'est d'ailleurs sans doute principalement pour cela (et peut-être aussi la volonté de commencer à installer le mode multijoueur sur ces consoles en prévision de GTA 6) que la compagnie de Sam Houser annonce en juin 2020 l'arrivée du mode histoire et du mode online sur PS5 et Xbox Series X|S pour l'année suivante (finalement repoussée la semaine dernière à 2022), alors que beaucoup de joueurs attendait un portage de Red Dead Redemption 2 sur ces consoles, ou simplement un patch next-gen des deux derniers jeux développés, sans parler d'un nouveau jeu.
Grand Theft Auto V devient ainsi le seul jeu de la série à sortir consécutivement sur trois générations de consoles (hors émulations et portages mobiles), et cela sans qu'aucun autre opus ne soit sorti entre temps. En effet, alors que 1 ou 2 ans s'écoulaient entre la sortie de chaque jeu durant les univers 2D et 3D, l'ère HD, du fait de la complexité des machines, toujours plus puissantes, et du développement en lui-même, toujours plus long (notamment avec le soin apporté aux détails cher à Rockstar Games), avait vu 5 ans s'écouler entre GTA IV et GTAV (sans compter les DLC à Liberty City et GTA Chinatown Wars), le plus long délai entre deux jeux de la franchise sur consoles de salon jusque là.
Au vu des réactions suscitées encore après la seconde bande-annonce pour ces nouvelles versions, nul doute que Rockstar sera attendu au tournant quant au rendu et au contenu proposés pour ces prochaines itérations d'un jeu phénomène dont le succès ne semble malgré tout pas s'épuiser au fil des années.
GRAND THEFT AUTO V (MODE HISTOIRE) EN BREF
- 5 ans de développement
- 246 millions de dollars de budget, dont 137 millions pour le développement et 109 millions pour la campagne marketing
- 800 millions de dollars de recette le jour de la sortie, 1 milliard après trois jours de commercialisation et plus de 6 milliards depuis
- Plus de 150 millions d'exemplaires vendus
- 5 plateformes accueillant le jeu (7 à partir de mars 2022)
- 97 sur Metacritic
- 108 nominations et 35 récompenses
- 2 États (dont un avec 2 comtés), 7 villes et 4 villages
- 15 montagnes, vallées et collines
- 17 grandes routes, dont 9 autoroutes
- 164 personnages rencontrés lors du mode histoire, plus 67 seulement mentionnés
- 175 acteurs, DJ et autres personnes ayant prêté leur voix
- Plus de 5 heures de cinématiques
- 316 véhicules disponibles en mode solo
- 66 armes en mode histoire
- 19 stations de radio en mode solo, dont 2 disponibles seulement sur les nouvelles versions du jeu (plus 1 personnalisable sur PC) ; 444 morceaux et 6 programmes pour les talk show, dont 204 exclusifs aux versions PS4, XB1 et PC
- 69 missions principales, 10 variantes, 3 facultatives
- 58 missions secondaires « Inconnus et détraqués »
- 60 événements aléatoires dont 3 exclusifs aux nouvelles versions
- 50 pièces de vaisseau spatial, 50 morceaux de lettre, 30 pièces de sous-marin et 30 déchets nucléaires
- 50 vols sous le pont, 15 vols sur la tranche et 50 cascades
- 60 succès et 61 trophées, dont 11 exclusifs aux versions PlayStation 4, Xbox One et PC
- 36 codes de triche dont 7 exclusifs aux nouvelles versions du jeu
Los Santos City Map de Tangerine Dream
Et vous, quels souvenirs gardez-vous de Grand Theft Auto V ? Quel recoin de Los Santos ou Blaine County continuez-vous d'arpenter ? Quelle mission vous a le plus marqué ? Quel personnage avez-vous le plus aimé ? Quels éléments propres à cet opus souhaiteriez-vous revoir dans un futur GTA ?
Pour aller plus loin, retrouvez notre dossier consacré aux 20 ans de la série GTA, publié en octobre 2017.
Les 5 derniers commentaires
KevFB le 21/09/2021 à 11:53
J'ai repris le nom du succès/trophée de GTAV que l'on obtient en terminant l'histoire principale.
Mais celui-ci comme le titre de la chanson de 2Pac font référence au film Police fédérale Los Angeles (1985) de William Friedkin (To Live and Die in L.A. en anglais).
À noter que le nom d'une des missions de GTA IV était déjà un clin d'oeil au film : To Live and Die in Alderney.
oldirtykilla le 20/09/2021 à 11:07
"Vivre ou mourir à Los Santos"
J'aurai dit vivre ET mourir, mais belle référence @KevFB
Kaine le 17/09/2021 à 23:52
Joyeux anniversaire GTAV !
Que?l?s? souvenirs gardez-vous de Grand Theft Auto V?? ???
Beaucoup. Beaucoup de souvenirs. Mais s'il y a bien une chose qui m'avait énormément passionné sur le jeu à ses débuts, c'est son fameux mystère, toujours irrésolu aujourd'hui. Même si on sait désormais qu'il s'agissait juste d'un tease pour les futurs DLC solo qui ont étés ensuite annulés (ma plus grosse frustration concernant le jeu...)
?Quel? recoin de Los Santos ou Blaine County ?continuez?-vous d'arpenter ???
Le centre-ville de Los Santos. De nuit !
Quelle? mission vous a le plus marqué ??
Les deux missions finales alternatives où l'on tue soit Trevor, soit Michael. J'ai découvert l'existence de ces deux missions après 3 ans de jeu alors que je pensais le connaitre le scénario de A à Z.
??Qu??el? ?p?ersonna?ge avez-vous le plus aimé ?
Michael, sans hésiter.
Quels? éléments propres à cet opus souhaiteriez-vous revoir dans un futur GTA ?
Suivre l'histoire à travers les yeux de plusieurs protagonistes. Et cette satire de l'amérique que Rockstar a su si bien maîtriser dans le 5. Aujourd'hui j'ai juste peur que le studio soit devenu tout ce qu'il a toujours parodié (ce trailer Next-Gen... horrible) et je n'attends plus vraiment la suite par peur d'être de nouveau déçu. GTA 5 restera à jamais le GTA ultime selon moi.
Merci pour votre article, bonne journée/soirée !