[DOSSIER] GTA Online a-t-il changé la série GTA ?
Vidéo récapitulative du dossier, réalisée par Mimile38, avec l'aide de BenDeR et Toxik, pour la chaîne YouTube de GTANF
Depuis son premier épisode Grand Theft Auto de 1997, alors sorti sur PC et PlayStation 1, puis plus tard sur Game Boy Color, la franchise GTA s'est toujours inscrite dans un univers criminel, avec des personnages hauts en couleur et un ton volontiers transgressif. De Liberty City à Los Santos en passant par Londres, de CJ à Trevor, les épisodes se déroulent parfois à des époques différentes (la plupart au début du XXIe siècle, avec des exceptions comme Vice City, Vice City Stories ou London 1969 qui se déroulent dans les années 80 ou en 1969).
Suivant les avancées technologiques, la franchise passe de la 2D à la 3D puis à la haute définition, intégrant de plus en plus de fonctionnalités et un contenu de plus en plus riche.
GTA V, sorti le 17 septembre 2013, était alors annoncé comme « une réinvention totale de l'univers de Grand Theft Auto » et comme le plus gros jeu que la série n'ait jamais connu. Avec de nouvelles idées de gameplay, comme le fait de suivre la progression parallèle de 3 personnages en même temps, dotés de compétences spéciales, une carte immense et riche, le jeu fut (et est encore) un immense succès commercial, battant de nombreux records partout dans le monde.
Mais la vraie révolution de cet opus était bien évidemment Grand Theft Auto Online, ouvert au public le 1er octobre 2013. Présenté comme un jeu parallèle à GTA V et non pas comme son simple multijoueur, il voit le joueur créer son propre personnage, le faire évoluer dans un monde persistant à travers un système de sessions réunissant 16 puis 30 joueurs sur la carte, dont les relations et activités étaient libres, et donc avec des possibilités immenses.
La vidéo officielle de gameplay de GTA Online
Alimentés par de régulières mises à jour de contenu et de gameplay, les serveurs de GTA Online ne désemplissent toujours pas, presque 4 ans après sa mise en route. Alors, si le succès est au rendez-vous, pourquoi s'interroger ?
Malgré le succès phénoménal qu'a rencontré le jeu, plusieurs points restent néanmoins à soulever, particulièrement du côté de GTA Online, à commencer par le système économique du jeu, tourné autour des micro-transactions. Rockstar a fait le choix de rendre les mises à jour de contenu gratuites pour ne pas diviser sa communauté entre les joueurs qui auraient acheté le DLC et ceux qui ne l'auraient pas acheté, mais aussi pour continuer d'entretenir l'intérêt des joueurs, au prix d'achats in-game avec de l'argent lui bien réel vers lesquels les joueurs sont poussés à se tourner.
Comme tout MMO qui se respecte, GTA Online propose une grande diversité d'activités plus ou moins bien rémunérées pour faire évoluer son personnage, personnaliser sa voiture, avoir la plus belle vue sur Los Santos depuis son appartement... Avec une flambée des prix au fur et à mesure des mises à jour et de l'ajout de nouveau contenu.
Au 1er octobre 2013, le véhicule terrestre le plus cher du jeu était la Truffade Adder, qui s'achetait au prix d'un million de GTA$ in-game. Elle était alors le rêve de tout joueur et l'aboutissement ultime de votre carrière sur GTA Online. Aujourd'hui, elle paraîtrait presque bon marché à côté de la Grotti X80 Proto qui ne coûte pas moins de 2,7 millions de GTA$, sans parler du prix des personnalisations, des sommets ayant été atteints avec la mise à jour « Lowriders », où certaines pièces coûtaient jusqu'à 90 000 GTA$.
Malgré cette montée en flèche des prix, le rapport dollar réel investi / dollar virtuel reçu restait très faible, la Shark Card la plus chère (74,99€ tout de même, deux fois le prix de GTA V sur la version console) ne donnant que... 8 millions de GTA$ en jeu, même pas de quoi profiter pleinement d'une seule mise à jour.
Le prix des différentes Shark Cards sur Steam
Et pourtant, ça fonctionne : les Shark Cards continuent de se vendre comme des petits pains (c.f. notre article sur la situation de Take-Two, l'éditeur de GTA). Ce modèle économique est en réalité fait non pas pour aider le joueur moyen (qui est bien peu enclin à mettre 74,99€ pour seulement du contenu virtuel dans un jeu qu'il a déjà acheté) mais pour attirer les baleines, le rêve de tout éditeur de jeu gratuit : les baleines sont des joueurs très aisés qui n'hésitent pas à payer des milliers d'euros pour progresser dans un jeu avec des micro-transactions, et ce sont en fait eux qui représentent le gros des revenus des micro-transactions pour les studios (par exemple pour Supercell, éditeur de jeux comme Clash Royale ou Clash of Clans, dont les résultats économiques et la rentabilité insolente feraient tourner la tête à plus d'un directeur d'entreprise).
Ce modèle économique pousse donc le joueur à deux excès : soit ne rien payer du tout et jouer des centaines d'heures pour espérer profiter des mises à jour, soit payer des centaines d'euros pour progresser rapidement, avec un entre-deux impossible car non rentable. Pour le joueur moyen, mettre 15€ dans le jeu représente déjà un investissement, mais ne donne rien d'exceptionnel au final : 1,25 million de GTA$, ce qui est bien peu comparé aux prix pratiqués.
Les joueurs avaient fini par distinguer quelles activités rapportaient le plus par rapport au temps passé, et la plus célèbre est bien évidemment « Vol d'informations », mission du contact Martin Madrazo, disponible dès le rang 75. Cette mission est très certainement l'une des plus jouées de l'histoire de GTA Online, mais posait alors problème à Rockstar : puisque les joueurs se ruaient sur cette activité, ils étaient moins présents dans le reste des modes de jeu ou même dans les autres missions. La mission fut alors modifiée une première puis une deuxième fois pour augmenter sa difficulté et la rendre plus longue -et donc moins rentable-. Rockstar a alors choisi le nivellement par le bas plutôt que par le haut en augmentant les gains des autres activités, et donc au détriment des joueurs, qui se retrouvaient coincés entre la hausse des prix et la baisse de rentabilité des missions.
Découragés par des activités qui ne rapportent pas suffisamment et n'ayant pas les moyens de mettre des centaines d'euros pour s'acheter la dernière supersportive, les joueurs en font de moins en moins, et puisqu'ils sont de moins en moins, les joueurs ont encore moins envie d'en faire : une activité à 3 est bien moins amusante et rentable qu'une activité à 12 ou 16, puisqu'en plus d'être plus longue et ennuyante elle est moins bien payée. Il reste alors à tourner en mode libre, à se battre ou rouler en voiture, jusqu'à la prochaine mise à jour. Alors Rockstar change un peu sa recette : fini les activités instanciées en dehors de la session. Si les joueurs ne vont pas aux activités, ce sont les activités qui viendront à eux en mode libre. Toutes les mises à jour récentes vont en ce sens, de la mise à jour « Événements en mode libre » à la plus récente « Trafic d'armes ».
La mise à jour « Événements en mode libre », le premier pas vers la centralisation du jeu autour du mode libre
Le mode libre n'a jamais été un havre de paix, mais il devient alors une jungle qui vit au rythme des explosions et des passages d'avions de chasse qui protègent les livraisons de précieuses marchandises.
Pourtant, les missions de contact sont l'essence même de la franchise, le joueur ancien étant habitué à être un sous-traitant des barons de la drogue et du crime de la zone, mais elles sont vite oubliées au profit d'activités plus exotiques et spectaculaires.
Les mises à jour les plus appréciées sont celles qui sont les plus spectaculaires, comme la mise à jour « Casse-cou jusqu'au bout », qui rajoutait de nombreuses courses nerveuses et proches du n'importe quoi, tout en étant terriblement addictives et amusantes. Pourtant, faire des loopings dans une supersportive rose bonbon aux couleurs d'une princesse japonaise n'est pas franchement dans le même esprit que le très noir GTA IV, largement considéré comme ayant un des meilleurs mode solo que la franchise ait connu, et ayant contribué à sa montée en puissance comme un des porte-étendards du jeu vidéo.
L'image de présentation de la mise à jour « Casse-cou jusqu'au bout »
La toute puissance du mode libre dans la méta actuelle du jeu pousse l'éditeur à aller dans ce sens et abandonner les activités instanciées à l'exception des courses casse-cou (il n'y a qu'à voir l’accueil qu'a reçu le dernier mode rivalité en ce sens, « Miniatutures »). L'écoute de la communauté donne naissance à du contenu attendu de longue date (mise à jour « Motos, boulots, bobos »), mais aussi, inévitablement, à une dilution de l'esprit originel du jeu : qui aurait imaginé, quand il jouait à GTA San Andreas sur sa PS2, qu'il pourrait avoir un bunker avec un centre de commandement intégré et des remorques antiaériennes au même endroit dans dix ans ? L'aurait-il seulement voulu ? Et que dire des motos à réacteur ?
Sans vouloir plonger la série dans le formol, il convient de s’interroger sur ce point afin de ne pas voir GTA prendre le même chemin que Call of Duty ou Medal of Honor, qui à force de surenchère (l'un technologique, l'autre patriotique) ont fini par susciter le rejet de leur communauté, même si le premier arrive à nouveau à fédérer autour de son prochain opus, justement en retournant aux bases de la série qui ont fait son succès.
Les braquages, ajoutés en mars 2015, un exemple d'activité instanciée
Alors, évolution ou régression ? Grand n'importe quoi ou adaptation à la demande des joueurs ?
La solution est peut-être aussi à rechercher du côté du profil des joueurs qui jouent aujourd'hui à GTA Online. Auparavant, les MMORPG étaient surtout fréquentés par des joueurs aguerris qui en connaissaient bien les rouages et étaient prêts à investir des centaines d'heures de jeu pour faire évoluer leur personnage, ce qui était d'ailleurs le cas au début de GTA Online : il n'était pas rare de croiser des joueurs au rang 200, 300, qui avaient simplement joué longuement et fait toutes les activités en long et large pour s'offrir ce qu'ils voulaient.
Mais avec l'imposition du jeu vidéo comme un média à part entière, une console rentrée dans le salon et les habitudes comme le lecteur DVD ou l'ordinateur, le public initial de GTA, qui était plutôt adulte et averti, s'est inévitablement élargi jusqu'à attirer des enfants et jeunes adolescents (malgré les interdictions PEGI) n'ayant pas cette culture du farm et souhaitant pouvoir tout s'offrir immédiatement et sans effort, avec un changement de comportement en mode libre et des missions instanciées qui passaient de la coopération entre joueurs à la confrontation perpétuelle.
GTA ou Battlefield ?
Toujours en écoutant sa communauté, Rockstar a alors pris une décision controversée, en rendant immédiatement déblocables, sans condition de rang, des éléments de contenu jusque là réservé à une élite qui avait joué longuement pour l'obtenir. Pourtant, ce système d'évolution par niveau est un des ressorts essentiels de n'importe quel MMO, au même titre que l'interaction entre les joueurs ou les quêtes et activités. Aujourd'hui, être rang 120 ou rang 230 ne change absolument plus rien, sinon d'être suspecté de triche quand son niveau est trop élevé.
La triche est une autre facette de GTA Online : puisque les prix pratiqués sont décourageants et l'expérience du mode libre parfois frustrante, certains n'hésitent pas à prendre des chemins de traverse et à tricher pour obtenir RP ou GTA$. S'en suit alors une chasse aux sorcières constante, un cercle vicieux poussant encore plus à la triche et à un multijoueur de moins en moins sain : aujourd'hui, combien de records du monde en course sont encore réels et non pas obtenus en trichant ?
Le cercle vicieux des prix de GTA Online (schéma de JeyM)
Cette chasse aux sorcières a poussé Take-Two, l'éditeur, à une décision plus que controversée et largement décriée : ils ont tout simplement demandé aux développeurs d'OpenIV, célèbre logiciel pour installer des mods sur GTA V en mode solo, d'arrêter sa distribution, rendant de fait le modding impossible et illégal (voir notre article à ce sujet). Pourtant, les mods en mode histoire font partie de l'essence même de la série, et cette décision complètement injuste a notamment entraîné un raz-de-marée d'évaluations négatives du jeu sur Steam, jusqu'à faire changer la note globale du jeu sur la plateforme, passant d'une moyenne d'évaluations « globalement très positives » à « variables », les évaluations sur les 30 derniers jours étant elles « extrêmement négatives », chacun y allant de son brûlot contre Take-Two et Rockstar pour contester cette décision.
Extrait de la page du marché Steam de GTA V
En effet, une large majorité de joueurs avaient acheté le jeu sur PC dans l'optique de jouer avec des mods, non pas pour tricher sur les serveurs officiels, mais, par exemple, pour rejoindre les multijoueurs alternatifs, tout ceci devenant maintenant impossible, ce qui est une première dans l'histoire de la franchise et qui n'est pas près d'arrêter de faire des remous.
Finalement, après ce raz-de-marée d'évaluations négatives, il semblerait que les choses évoluent dans le bon sens : Rockstar aurait poussé son éditeur, Take-Two, à ne pas mettre la pression sur les développeurs d'OpenIV mais à se concentrer sur les moddeurs qui sévissent sur le multijoueur. Quelques heures après cette annonce, OpenIV mais aussi Script Hook V et de nombreux utilitaires de modding étaient mis à jour et à nouveau disponibles.
La situation reste cependant confuse, et il semblerait que l'on soit passé dans une phase de tolérance des mods solo de la part de l'éditeur plutôt que d'une autorisation complète.
Alors finalement, que retenir de cet opus ? Que peut-on espérer pour la suite de GTA Online et plus généralement pour la franchise ? Pour vous, GTA s'est-il dénaturé ou au contraire s'est, comme le bon vin, bonifié avec le temps ? N'hésitez pas à nous faire part de vos avis dans les commentaires !
Ce dossier est la propriété de GTANF et de son site GrandTheftAuto5.fr. Il est interdit de le reproduire ailleurs, que ce soit de façon partielle ou entière, sans l'accord de son auteur.
Les 5 derniers commentaires
ToutLeMondeMent le 16/07/2017 à 02:55
C'est pareil pour moi, je me souviens de GTA III à l'époque et de la grosse claque que j'avais eu : je me croyais dans un vrai film avec une ambiance mafieuse à Liberty City. Et j'aimais trop ça... Les diverses missions, les dialogues, les différents personnages originaux et intéressants. C'était génial niveau immersion.
Et d'une manière générale, je suis un joueur solo, j'aime beaucoup les Action RPG par exemple.
GTA Online, j'ai passé de bons moments dessus surtout parce que j'étais dans un groupe de joueurs sympas mais là, je me lasse, j'ai même plus envie de revenir dessus. Parce que sur ce jeu, j'ai l'impression de bosser, de faire un taf chiant et dur qui rapporte pas, je passe mon temps à faire du farm (vol de véhicule, trafic d'arme etc.) et ça avance très lentement.
Bref, je m'amuse pas et c'est pourtant à ça que sert un jeu vidéo à la base.
J'espère juste qu'ils prendront tout de même le temps de faire un bon scénario et un bon personnage principal pour le prochain GTA et personnellement, je préférerais un seul personnage plutôt que plusieurs.
Ludwig le 14/07/2017 à 22:43
Tout a fait d'accord avec toi @ToutLeMondeMent. Je suis de la vielle école. Je prenais un jeu pour voir un film sur lequel je participais. GTA avec son côté liberté me permettait d'élargir les possibilités. Des personnages barrés, des missions bien foutues même à l'époque de GTA III. On faisait tel mission pour avancer dans une histoires.
Le multi pour moi c'est faire encore et encore la même chose pour courir après l'argent pour pouvoir se payer tel ou tel truc. Il n'y a au final que peu de changements depuis le début si se n'est le but d'une Adder a 1M au début a des bureaux de PDG a 10M maintenant. Même si il y a de nombreuses missions et façon de se faire de l'argent maintenant c'est quand même toujours recommencer encore et encore. Bref plus pour moi et pourtant je suis un grand fan de la série.
Ice Cold Killa le 14/07/2017 à 14:18
Ce explique tout les raisons pourquoi je ne prendrai pas day-one RDR2 et GTA 6.
ToutLeMondeMent le 08/07/2017 à 17:12
Je trouve que GTA Online a énormément changé la série GTA.
Je m'explique : sans GTA Online, on aurait sûrement eu deux stand-alones pour GTA V, similaires à ceux de GTA IV et Rockstar bosserait en priorité sur un autre projet plutôt que de se concentrer autant sur GTA Online.
Peut-être même qu'on aurait eu RDR 2 en 2015 ou en 2016 ?
Ça a un impact évident sur la série, le passé le démontre avec l'absence totale de contenu additionnel pour le mode histoire et les nombreuses mises à jour pour le multi. On avait jamais eu ça avant, c'est une première.
Et ça impactera forcément l'avenir, on aura des jeux de Rockstar nettement plus orientés vers le online, ils essayeront peut-être même un free-to-play.
Ça, c'est vraiment dramatique je trouve. Ça veut dire qu'on aura des jeux en solo moins fournis, moins complets...
Pour moi, il y a du bon comme du mauvais dans GTA Online : de bonnes évolutions comme les trucs de PDG qui permettent tout de même de se faire du fric si on arrive à accéder au minimum (bureau donc et entrepôt de véhicules) et je suis quand même revenu sur ce multi que j'avais abandonné, j'y ai pris pas mal de plaisir.
Ils savent aussi faire de bons modes de jeu, comme le dernier "Raid à l'aurore" particulièrement réussi je trouve.
Après, le jeu a de sérieux défauts... Le système du jeu qui t'incite à acheter des paquets de dollars qui est vraiment indécent, les soucis techniques (temps de chargement, déconnexions, bugs etc.), la surabondance d'activités : je trouve qu'il y en a beaucoup trop, c'est un énorme bordel, c'était cool au début mais là, c'est juste trop.
Mais le souci que j'ai avec ce jeu, c'est que quand j'y joue, je suis obnubilé par l'argent, encore et encore... Je ne m'amuse même plus, je calcule toujours mon blé, mes prochains achats etc. Et le fun disparaît totalement.
Des fois, je me demande si je vais pas lâcher l'affaire pour de bon...
Bref, je suis partagé à propos de GTA Online mais globalement, j'aime pas le fait que la série s'oriente plus vers le multijoueur, ça va être pareil pour RDR 2 et tous les autres jeux qui suivront...
The_Toi le 01/07/2017 à 01:47
Reconnecte toi, rockstar a banni plein de monde par erreur. Tu es surement debanni comme je l'ai été. J'ai récupéré tous mes levels, voitures etc.
Même mon second compte à été ban alors que je jouais même pas avec, c'est pour dire...